En Hongrie il y a trois fêtes nationales. Cela peut surprendre, mais en même temps l’histoire de la Hongrie est loin d’être simple. Les hongrois ont l’habitude de faire le pont (ils travailleront un samedi pour en profiter). Tout est fermé les jours de fête nationale, donc prévoyez des provisions si vous venez autour de ces dates :
- 15 Mars
- 20 Août
- 23 Octobre
15 Mars 1848
A l’époque les hongrois étaient sous domination complète des autrichiens. Par exemple c’est seulement en 1820 que la langue hongroise devient obligatoire à l’école. En 1830, le compte Istvan Széchenyi entame le changement et lance la Réforme. Souhaitant ainsi ouvrir les yeux de la noblesse et éveiller la nation au besoin de changer l’organisation de l’État. Les autrichiens restent sourds aux demandes.
À cette époque, le Parlement hongrois siégeait alors à Bratislava. Le député Lajos Kossuth, le baron Wesselényi et Ferenc Kölcsey, l’auteur de l’hymne national hongrois, se sont battus pour que les membres de l’Assemblé Nationale comprennent la signification et l’importance des mesures nécessaires pour faire avancer le pays. Pourquoi il devrait y avoir un partage de la charge, pourquoi la liberté de la presse et un ministère hongrois indépendant sont des choses importantes.
Le 15 mars symbolise les douze revendications de Jókai Mór et le poème de Pétöfi.
En voici la liste:
- Nous souhaitons la liberté de la presse et l’abolition de la censure.
- Un ministère responsable à Pest-Buda.
- La convocation annuelle de l’assemblée nationale à Pest.
- L’égalité civique et confessionnelle devant le loi.
- Une armée nationale.
- La participation égale aux charges publiques.
- La suppression des rapport censiers.
- L’élection des juges et des députés selon les principes de l’égalité.
- Une banque nationale.
- Les soldats ont à prêter serment sur la Constitution, les Hongrois ne doivent pas faire leur service à l’étranger, les militaires étrangers sont tenus de quitter le pays .
- Les prisonniers politiques doivent être libérés.
- L’union avec la Transylvanie. Liberté, égalité, fraternité !
La Révolution de Février à Paris a également atteint Budapest. Il ne faut pas oublier non plus l’influence de la Révolution autrichienne de 1848 qui incitera aussi les hongrois. Les principaux organisateurs du mouvement à Pest étaient des jeunes intellectuels (comme par exemple le poète Sándor Petőfi, l’écrivain Mór Jókai). Alors qu’à Paris on assiste à l’abdication de Louis-Philippe 1er, à Budapest on assiste à une guerre d’indépendance qui finira en 1849. Les minorités slaves plus impéralistes déclare la guerre à la Hongrie, dont le célèbre traître croate Jelacic (référence au poème de Petőfi) qui complota contre les hongrois à la cour de l’Empereur.
Après plusieurs victoires, la Hongrie va rencontrer une série de problèmes. Après avoir repris Budapest, ils subissent des défaites. La Révolution est finie à Vienne, les troupes autrichiennes sont entièrement libres. Les russes viennent aider les autrichiens. De plus les autres pays et royaumes européens ne reconnaissent pas la Hongrie. La révolution est écrasée et les autrichiens se font un plaisir d’exécuter les révolutionnaires comme l’ancien ministre président Batthyány mais surtout les treizes martyrs d’Arad. Treize généraux qui seront fusillés, les autrichiens trinqueront la bière sur leurs cadavres, c’est d’ailleurs pour cette raison que certains hongrois refusent toujours de trinquer la bière (mais pas de problème pour la palinka).
20 août 1080
C’est la fête officielle de l’État hongrois. Elle célèbre le roi Saint Étienne de Hongrie, qui a été le premier roi hongrois à se convertir à la religion catholique, les hongrois étant originellement chamaniques. Les divinités étaient alors des animaux sacrés (comme le Cerf d’or et le fameux oiseau Turul).
Afin de s’assurer que les tribus hongroises puissent vivre longtemps sur le territoire actuel, Saint Étienne (né Vajk) va se convertir, bien que son père Géza avait déjà initié ce changement. C’est en l’an 1000 que Saint Étienne va fonder l’État hongrois et instaurer la religion chrétienne comme religion officielle du pays. Cela ne va pas se dérouler facilement et il s’ensuivra un grand nombre de guerres civiles. Sans oublier que la Hongrie de l’époque comptait beaucoup d’ethnies païennes venant elles aussi de l’Asie Centrale. On estime que la conversion a duré 100 ans, la résistance ayant été très forte.
Le culte du roi Étienne sera très fort après sa mort et il sera canonisé en 1083. Après une cérémonie de plusieurs jours, son cercueil est ouvert le 20 août et rempli avec une eau de couleur rose. Il est ainsi canonisé par le roi Ladislav 1er (Saint Laszlo, né d’une mère polonaise et père de l’amitié entre la Hongrie et la Pologne) avec l’autorisation du pape Grégoire VII.
Le fils d’Étienne, Aymeric et l’évêque Gérard (Saint Gellért) sont canonisés par la même occasion. C’est un jour saint pour la Hongrie et la plus grande célébration du pays. Un feu d’artifice est donné traditionnellement sur le Danube, entre le Pont des Chaînes et le Pont Marguerite.
23 octobre 1956
Cette fête célèbre aussi une révolution, sauf que celle ci est plus contemporaine. C’est la date de l’insurrection hongroise contre l’occupation soviétique.
Suite à de nombreuses mauvaises décisions politiques et économiques des soviétiques, le peuple hongrois nourrissait beaucoup d’amertume envers les russes. De plus les radios américaines laissaient supposer une aide et une intervention en cas de soulèvement des hongrois. Un mouvement étudiant parti de l’école polytechnique, part dans la ville le 23 octobre 1956 et la majorité de la population va se joindre à elle. Ils vont alors devant le Parlement pour en demander sa libération. La police politique va alors ouvrir le feu sur les manifestants. Cette action va être la goutte d’eau qui va faire déborder le vase et va soulever le peuple contre les soviétiques et le communisme.
Le gouvernement fuit de Budapest et la ville est libérée des communistes et des partisans du régime. Les symboles communistes sont détruits. Le drapeau de la Hongrie avait l’étoile rouge au milieu et il sera découpé, devenant ainsi le symbole de la libération. Un nouveau gouvernement se met en place et les combats cessent.
Après des négociations, les communistes décident d’écraser la révolution. C’est alors que survient un nouvel épisode sanglant de l’histoire hongroise. Les chars russes arrivent à Budapest un dimanche matin et répriment ce mouvement dans le sang. Beaucoup de hongrois fuient le pays, un grande vague d’arrestations va alors durer plusieurs mois. Les soviétiques vont asseoir leur emprise sur les pays satellites.
C’est le 23 octobre 1989 que cette date sera désignée comme fête nationale.
Profitez-en pour regarder les visites guidées que nous proposons, afin de rien louper de Budapest .
Bienvenue en Hongrie !